Dans le dernier article publié, j’abordais le milieu du «car scene» sous son aspect théâtral, de ce qu’il représentait pour des puristes, de ce qu’il devrait être, et surtout, du vedettariat instantané que plusieurs cherchent à en soutirer et qui égratigne nos réalités, en mettant sur la place public des éléments qui nous sont associées. Peut-être pour certain les mots semblaient «soft», sans prétention, mais présentaient un désir d’amener du positif dans ce mouvement dont nous ne nous reconnaissons moins souvent qu’autrement. Ce sentiment d’amour/haine commun à plusieurs d’entre nous, de découragement des actions des autres et des modes qui passent, est un état normal des choses, une sorte d’évolution. Il est dans notre nature profonde de critiquer le nouveau, de se braquer devant l’inconnu et de vouloir détruire l’incompréhensible. Reste que les modes passent et comme le temps, elles glissent, mais le temps n’est-il pas une orientation plutôt que les pertes latentes des secondes passées ? Le plus important est de ne pas se dénaturer pour l’acceptation des autres, rester humble dans nos objectifs et savoir s’entourer des bonnes personnes, celles qui nous font être meilleur, plus grand, ceux qui nous poussent à sourire et se dépasser.
Nous avançons avec nos limites et voyons d’autres prendre une place, une attention que nous ne désirons pas être témoins ni associés, un goût amer pour certains s’installe, pour d’autre la nostalgie éteint la passion et pour plusieurs ils ne sont pas prêts à laisser leur place occupée, a voir leur cercle de passionnés diminué et leur association au milieu s’effondrer par incompréhension ou désamarrage des nouvelles mouvances en progression. Avouons-nous le, si l’on se fiait aux réseaux sociaux pour définir la «scene», les «builds» ne seraient plus ce qu’ils étaient, la quantité se ferait au détriment de la qualité et l’exagération prendrait le dessus sur l’art qui a été bâtit longuement dans une culture autrefois marginale. Ces par cette exposition grand public que plusieurs se travestissent et jalousent.
On peut définir cette transformation par le populisme. Il s’installe dans notre culture, ou plutôt devrais-je dire votre culture à vous, pionniers marginaux qui l’ont créée. Il s’installe partout et travestie les tendances, créé des recettes de succès préfaites, comme il l’a fait par exemple dans la musique que vous écoutez, dans l’art visuel que nous consommons tous les jours et bien plus. Cependant, remarquez que ces nouvelles convergences divisent au lieu de nous rassembler. Le populisme ou la culture populaire met maintenant au goût du jour toutes les cultures, les scindent en catégories et les dénatures en prenant leur principe de base et en y faisant jaillir une image normée de ce quelle est, mais sans son âme. Rien n’empêche qu’à l’intérieur de ces cultures, des groupes en marges s’y retrouvent et ne s’associent pas à cette effervescence «mainstream».
Il ne faut pas croire que nous sommes tous devenus l’illusion d’une culture par ce désir d’être à la mode, par ce désir d’attirer l’attention et d’avoir de la popularité. Croyez-vous sincèrement que les fondateurs ou membres de plusieurs mouvements marginaux sont en accord avec les déformations populaire ou «trendy» de leur milieu ? Tout simplement, venons-en au fait ; le populisme est une mode, un passage pour beaucoup. Cette mode ne nous définit pas en tant que personne, mais les personnes définissent ce qu’est notre culture. Alors, saupoudrez de positivisme et d’ouverture vos esprits avant de jalouser. Rappelez-vous sans votre nature émotionnelle que la reconnaissance et le succès s’atteint par :
  • l’effort
  • le talent
  • l’intelligence
  • l’innovation
  • la modestie
  • la personnalité
Rassemblez trois de ces cinq (5) critères ensemble et vous verrez des personnes qui ont du succès, du plaisir et qui se réalisent, peu importe de quelle sphère ils proviennent. L’argent aussi important qu’il soit n’en fait malheureusement pas partie, puisqu’il est, à priori, une limite à nos désirs.
Avec le temps et l’arrivée des réseaux sociaux, cette reconnaissance et succès tend à se faire valoir par l’instantanéité, le «gros», l’exagéré, l’innocence et j’en passe. La recherche du «fame» a depuis longtemps cogné à nos portes puisque tout est accessible. Ce désir devient alors ce projecteur pointé à bout portant sur une culture qui est atteinte d’un certain populisme. Sans l’essence première de ce que nous sommes, sans nos intérêts communs du pourquoi nous apprécions la culture dans laquelle nous nous trouvons, ce projecteur ne fait que ressortir les défauts, le négatif des passions oubliées et l’aspect éphémère contemplatif de ce qu’on peut être. Alors cette lumière, sur la «scene», pointée sur les mauvais ambassadeurs ou ceux que nous voulons bien donner l’attention, démontre un cadre vide, sans âme ; une voiture inerte sans personnalité derrière le volant, une modestie éraflée, une recette appliquée, une innovation disparut, etc. Sincèrement, froidement, combien de temps dure réellement une gloire sans passion ? Combien de «like, de vidéos ou de photos sont nécessaires pour obtenir une dose de reconnaissance vaine ? Aucun, mais pour le «fame» et la gloire, énormément ! Énormément d’énergie et de temps, pour si peu de bonheur, de fierté et d’accomplissement. Profitez pleinement de votre sourire et du plaisir derrière le volant, avec vos amis et connaissances, plutôt que d’un sourire derrière votre écran. Inconsciemment ou consciemment pour d’autres, le fait d’en montrer autant sur nous est en quelque sorte un désir de se faire jalouser, envier, de montrer avec fierté nos accomplissements (oui), mais aussi de se faire reconnaître d’une façon un peu maladroite.
Le désir de reconnaissance est tout à fait normal, mais le désir du «fame» ou de gloire nonobstant le milieu, selon moi, résulte d’une envie insatiable de se réaliser, de faire parler, de montrer que l’on existe et d’une peur de se faire oublier au sein d’une culture qui nous a peu apporté. Tel que si bien dit par mon ami Richard : Il y a, et aura toujours, dans la culture que nous sommes, un «built» plus complet que le nôtre, un «built» que nous jalouserons. Comme les voitures et la scène, les gens et leur personnalité ont des tendances à vouloir être à la mode et obtenir coute que coute leur 15 minutes de gloire.
Alors oui, je dirais que notre milieu est à son adolescence et que la crise passera. Une fois que la popularité et que la tendance aura passées, que l’intérêt des nouveaux aura évoluée et que les principes de la culture seront essorés, nous pourrons identifier les passionnés et les groupes qui auront vraiment marqués par la reconnaissance de leurs pères. Le chaos a une tendance perpétuelle à revenir vers l’équilibre.
-FP-

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